COMPOSITION DU DEUXIEME TRIMESTRE
La violence.
C'est un grand sujet de réflexion que l'existence de la violence en notre monde. La violence est d'abord, avant tout raisonnement, une évidence de l'observation qui la perçoit comme une donnée immédiate et une composante fondamentale de la réalité contemporaine. Elle ne date pas d'aujourd'hui et on n'aura pas la naïveté de croire que la chose est absolument neuve. La violence est de tous les temps, peut-être aussi vieille que l'humanité elle-même: elle se trouve dans toutes les sociétés. Si elle est aussi ancienne, elle est aujourd'hui plus massive que jamais et la question se pose de savoir si ce changement d'échelle n'en modifie pas substantiellement la nature et n'entraîne pas un changement de la condition humaine.
La violence est partout: dans les relations interpersonnelles, dans les familles divisées, les couples déchirés, les conflits entre les pères et les fils; elle s'étale dans les relations du travail et la lutte des classe la société politique et davantage encore dans les relations entre les états et les peuples. Violence encore que la torture! Violence toujours que la ségrégation et la haine des races! Omniprésente, elle est aussi multiforme: à côté de la violence brutale, ouverte et qui dit son nom - celle qui se déchaîne dans les guerres -, il y a la violence subtile, insidieuse, sournoise. (...)
On se gardera cependant de baptiser indistinctement violence toute manifestation d'antagonisme: tout n'est pas violence dans l'énergie qui se déploie, dans l'autorité qui s'exerce, dans la contrainte qui pèse sur les personnes. Il est capital de marquer la limite où s'arrête l'exercice légitime de l'autorité et où commence la violence. Du reste n'a-t-on pas toujours distingué entre la violence et la force ? Mais précisément la distinction garde-t-elle un
sens ? Certains la contestent: elle n'a jamais eu et elle ne peut avoir aucun sens, car toute autorité est violence; le pouvoir, dans son expression, est l'instrument de la violence qu'un groupe fait aux autres; l'indépendance et l'impartialité de l'état ne sont que des leurres. D'autres consentent à admettre que la distinction a pu jadis correspondre à une réalité authentique, mais ils se demandent si elle garde une signification quelconque avec la croissance de la violence.
De bons esprits s'interrogent sur la validité actuelle de la traditionnelle distinction entre la guerre juste et celle qui ne l'est point. A l'instar des défenseurs de ce point de vue, le moment n'est-il pas venu d'effacer toute distinction entre une contrainte réputée juste et légitime et une violence tenue pour malfaisante? Toute force aujourd'hui n'est-elle pas devenue violence, auquel cas la seule attitude humaine (...) serait de combattre indistinctement toute intervention de force, toute manifestation de contrainte, tout recours à d'autres moyens que ceux qui respectent la liberté d'initiative de l'individu ?
Pour l'heure, il est indispensable de proposer une définition de la violence, quand ce ne serait qu'une simple convention de langage destinée à prévenir l'équivoque et à permettre le dialogue. Nous réputerons violence toute initiative qui entreprend gravement sur la liberté d'autrui, qui tend à lui interdire liberté de réflexion, de jugement, de décision et surtout qui aboutit à ravaler autrui au rang de moyen ou d'instrument dans un projet qui l'absorbe et qui l'englobe, sans le traiter comme un partenaire libre et égal. (…)
René REMOND.
Q.U.E.S.T.I.O.N.S
I/ COMPREHENSION
1) La violence est–elle un phénomène récent ?
Justifiez votre réponse à l’aide d’expressions relevées dans le texte.
2) Quels sont les lieux où se manifeste la violence ? (à partir du 1er paragraphe).
3) La violence est multiforme. Le mot souligné veut dire :
- Une même forme ?
- Plusieurs formes ?
- Grande forme ?
Choisir la bonne réponse.
4) « La violence est partout ». Quelle est l’expression équivalente dans le même paragraphe ?
5) Certains la contestent ; elle n’a jamais eu et elle ne peut avoir aucun sens car toute l’autorité est violence …..
Que remplace chacun des mots soulignés ?
6) « ……et qui l’englobe sans le traiter comme un partenaire libre et légal….. »
Qu’exprime l’articulateur souligné ? Par quoi peut on le remplacer ?
7) Mettre le passage suivant au style indirect.
* Ils se demandent si elle garde une signification quelconque avec la croissance de la violence .
8 / « On se gardera cependant de baptiser violence toute manifestation d’antagonisme. »
Choisir dans la liste suivante l’articulateur qui remplace le mieux « cependant » (Mais / toutefois / malgré /or.)
9) Quel est le problème posé par l’auteur dans cet énoncé ? Dans quel but le soulève t-il ?
II/ PRODUCTION ECRITE :
1) Faites le compte rendu critique de ce texte .
2) Essai :
La violence dans les stades devient de plus en plus présente ; Quelles en sont les causes ? Comment se manifeste t-elle ? Comment la combattre ?
Rédigez un court paragraphe où vous répondrez à ces questions tout en donnant votre point de vue avec des arguments.